1-Nos métiers métamorphosés par "l’intelligence ambiante"
Bernard Ourghanlian, directeur technique et sécurité de Microsoft en France, reprend le mantra maison inspiré d’un gourou de Xerox : en 2025, ce sera le règne de « l’intelligence ambiante » dans tous les environnements de travail. Du plombier au PDG, tout le monde en bénéficiera. Le numérique se fera oublier « parce qu’il sera devenu aussi invisible et transparent que l’eau, l’électricité, le téléphone dans nos vies de tous les jours ».
Ce rêve du tout-connecté devenu réalité dans le dernier James Bond sorti ces jours-ci, l’agent007 s’en serait bien passé. C’est qu’à cause du Big data, James ne peut plus faire son boulot correctement : les émetteurs nanoscopiques qu’on lui a injectés dans le sang l’ont transformé en GPS ambulant. Pratique pour Q, son nouveau quartier-maître qui peut le pister sur toute la planète, mais un poil dangereux puisque ce "smart blood" ne le rend plus indétectable par les méchants. Qui eux aussi tutoient le Big data.
Évidemment, Microsoft a choisi d’autres exemples. Son propos étant d’illustrer les métamorphoses positives de nos métiers grâce à « la perspicacité que nous donnent leBig data »(les données massives engrangées dans le Cloud), combinée à « l’intelligence apportée par le Machine Learning » (cette capacité donnée aux ordinateurs d’apprendre à partir des données sans avoir besoin d’être explicitement programmés et à ainsi se rapprocher du genre humain).
- À La Poste par exemple, les préposés au tri n’ont plus à déchiffrer nos pattes de mouche sur les courriers depuis qu’un logiciel d’interprétation des adresses manuscrites le fait à leur place.
- Grâce à un logiciel comme Skype Translator, les réunions se dérouleront couramment dans les langues maternelles de chaque participant qui entendra la traduction en quasi simultané. Plus fort encore, les gestes des malentendants peuvent être traduits dans n’importe quelle langue.
- Avec l’amélioration des assistants personnels vocaux comme Cortana, nous pourrons dans un futur pas si lointain obtenir des réponses aussi précises que celle de JARVIS à Tony Spark dans Iron Man, JARVIS étant le nom de l’intelligence artificielle commandant son armure et facilitant sa vie quotidienne.
- Comme Tony Spark toujours, nous pourrons manipuler des objets virtuels dans la vraie vie grâce à des ordinateurs holographiques. Présentée en janvier dernier par la firme de Richmond, la technologie HoloLens devrait un jour permettre à un plombier de réparer à distance une fuite d’eau chez vous. Ou à Helmut du bureau de Berlin de faire apparaître instantanément sur votre table de réunion l’image en 3D de son nouveau prototype.
Le fondateur de la start-up Iconem est en train de révolutionner le vieux métier d’archéologue en scannant des sites qui vont disparaître, comme celui de Pompéi, avec des drones. En survolant les sites sous différents angles, Iconem réalise des reconstitutions 3D avec une précision millimétrée. Encore un nouveau métier apparu subrepticement : le métier d’aiguilleur de drones-collecteur de data est né.
2-Des jobs plus collaboratifs et moins hiérarchiques
Les métiers de demain s’exerceront autrement. Les métamorphoses des habitudes de travail sont déjà en marche dans certaines entreprises. Et contrairement à ce que l’on imagine, les vénérables marques de l’ancienne économie adhèrent à ces nouvelles façons de travailler :
- « Nous voulions nous faire bousculer par de nouvelles approches ». C’est ce qu’ont illustré Éric Pradon, responsable du digital et Franck Le Moal, directeur des systèmes d’information de Louis Vuitton Malletier. Au sein de cette maison française qui fabrique des produits de luxe depuis 1854, ils ont organisé en septembre dernier un hackaton autour des données. Les salariés et des étudiants répartis en équipes multidisciplinaires devaient développer en 48 heures des applications innovantes pour analyser et prédire les tendances du luxe. « La révolution digitale a produit des changements de mode de fonctionnement chez nous. Nous travaillons davantage en task force, plus puissantes et plus rapides. Cela remet même de la bonne humeur dans les équipes, de l’émotion et du bien-être. On n’a pas l’impression de travailler dans des conditions difficiles. » Et de conclure sur le glissement progressif des profils désormais recrutés par l’entreprise :
- Un modèle de management collaboratif instauré dès la création d’Airbnb France. Selon Nicolas Ferrary, directeur des opérations de la plateforme de locations chez des particuliers, l’organisation encourage chacun à intervenir sur les sujets des autres. Le service client peut discuter des projets du marketing et inversement. De plus, l’entreprise casse les codes en évitant de faire une séparation très nette entre salariés et… clients. C’est ainsi que les hôtes (le terme client est proscrit chez Airbnb) sont conviés pour la première fois cette année à Paris pour collaborer sur de nouveaux projets : 4 000 hôtes et 800 employés se sont ainsi retrouvés du 12 au 14 novembre au Parc de la Villette pour un « Airbnb Open », sorte de séminaire de créativité baptisée "convention annuelle d’hospitalité".
3-Des secteurs concernés par la numérisation
Les cinq secteurs principaux touchés d'après Cécile Dejoux
2.La connaissance
3.la santé
4.L'Etat
5.La production
Gilles
Babinet est entrepreneur depuis ses 22 ans. A l’affut d’idées originales et
innovantes, il créé Escalade Industrie qui précédera Absolute
Design et Musiwap. Aujourd’hui,
il est président du conseil d’administration de quatre structures spécialisées
dans les médias sociaux : Captain Dash s’intéresse de près à la « Big
data », Eyeka positionne son attention sur la recherche publicitaire,
marketing et stratégique,MXP4 édite des jeux musicaux en ligne et Digibonus est
une plateforme permettant aux entreprises d’organiser leurs propres concours
sur Facebook.Figure importante du numérique, le jeune entrepreneur deviendra
président duConseil National du Numérique en 2011. Grâce à ce nouveau
positionnement, il en profitera pour faire avancer des thèmes qui lui sont
chers tels que l’e-éducation, le financement de l’innovation, l’open-data,
etc.
Nommé
« Digital Champion » en 2012 par Fleur Pellerin, il profitera de
cette mise en lumière pour montrer son désaccord avec le
fonctionnement de la CNIL qui selon lui, est un ennemi de la nation.
Il a écrit un livre sur les secteurs touchés de prêt ou de loin par le numérique.
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