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La hiérarchie des savoirs serait-elle vacillante ?
Alors que l’intelligence artificielle monte en puissance de jour en jour dans nos vie et au travail, les leaders ou les managers sont poussés à développer un nouveau « Mindset« . Ce sont de nouvelles nouvelles qualités qui prennent le devant de la scène. L’environnement disruptif, digital, compétitif et turbulent exige et valorise de nouveaux attributs essentiels à tous.
Car pas une semaine ne passe sans que l’intelligence artificielle et les robots ne fassent l’actualité. Pas une semaine sans que ces avancées ne nous questionnent sur le futur du travail dans un environnement technologique devenu surpuissant avec une constellation de nouvelles possibilités et concurrences. Si le milieu change, les leaders changent aussi !
Amis robots, félicitations ! Vous allez bientôt réussir le test de Turing
- TayTweets @TayandYou, le robot de Microsoft sur Twitter communique comme un humain (avec tous ses travers, hélas !). TayTweets veut écrire les réponses à vos clients.
- Cortana débarque sur Skype pour rendre votre marque interactive et disponible pour une infinité de clients, en plusieurs langues, totalement intégrée à vos outils Windows. Elle veut également faire la conversation aux enfants.
- DeepMind de Google, bat au jeu de Go le meilleur joueur. Une machine peut maîtriser un jeu hautement complexe aux stratégies fluides.
- Atlas, le robot humanoïde de Boston Dynamics marche comme un humain dans les bois et s’adapte pour ramasser un colis qu’on lui arrache. L’image vue plus de 15 millions de fois a fait le tour du monde !
- Watson, Siri et Google Now veulent prochainement remplacer les applications de votre smartphone et automatiser les tâches de réservation d’un voyage ou d’achat en ligne. A terme, elles conduiront votre voiture, géreront vos transactions bancaires et suggéreront vos traitements médicaux. La vidéo Watson IBM ci-dessous est édifiante. Écoutez bien l’offre qui est suggérée par chaque personnage.
La liste des Bots, des CoBots, des Cognitive Assistants et des Cognitive Computer ne fait que s’allonger. L’intelligence s’ajoute à tout et promet d’investir tous les secteurs d’activités, tous les objets connectés. Même si elle est largement dominée par les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), la baisse des coûts des technologies augmentent leur développement par de plus petits concurrents. Et ces nouvelles technologies capturent massivement toute la valeur dans nos interactions clients, obligeant les suiveurs et les moins technologiques à repenser leurs offres de services, leurs métiers, le management et les interactions.
Pour faire une courte et évidente techno-prophétie, l’intelligence artificielle sera bientôt intégrée partout. Puis, ces technologies vont se fondre dans notre environnement, tout en continuant à repousser les frontières, à brouiller les lignes, à transformer les emplois et les compétences et à changer la hiérarchie des savoirs.
Au moins, certains se disent que les robots, les algorithmes et le Machine Learning auront du mal à reproduire certains éléments distinctifs de l’être humain quand on pense à l’empathie, l’amitié et à la créativité. Détrompez-vous !
Le film Her ou plus récemment le film Ex Machina nous montrent des technologies empathiques, capables de démontrer de l’affection et faisant preuve d’intentions. Dans les deux cas, les robots réussissent le test de Turing. C’est est un test d’imitation. Il consiste à dire que lorsque un humain confond l’interaction avec un robot avec celui d’un autre humain, le robot est doté d’une intelligence égale à celle de l’Homme. Et bien, la plupart des robots, dotés de Deep Learning sont en train d’apprendre comment porter attention aux autres ou communiquer en intégrant les émotions de l’autre. Le prochain niveau des technologies grand public est d’intégrer les émotions !
Et maintenant, comment manager dans l’ère cognitive et digitale ?
Nous sommes entrés dans l’ère cognitive et digitale. Un nouveau jeu d’attitudes, de comportements et de compétences est requis. A la base d’une nouvelle culture, ce Mindset cognitif et digital donne le ton et prédispose l’organisation à naviguer dans un environnement incertain, rapide, turbulent, disruptif.
1- Des leaders « Constant Learners« .
Une vague technologique en chasse une autre. Ce qui compte c’est la capacité à les anticiper, à les évaluer, les apprendre et à les adopter par vague. Les leaders encouragent et valorisent l’apprentissage continu. La curiosité et l’observation continue de l’environnement concurrentiel et des marchés sont devenues des muscles sollicités presque quotidiennement pour suivre et voir venir les disruptions et les nouveaux entrants.
2- Des leaders « Tech-Savvy« .
Toutes les entreprises sont devenues technologiques. Elles ont au moins un organe technologique. Cela peut-être le cœur, la tête, les jambes ou les bras ou la peau. Le flux technologique continu les oblige à anticiper, suivre, intégrer et réussir avec les nouvelles technologies. Si les technologies s’effacent pour l’usager, elles sont néanmoins devenues centrales dans la quête d’efficience, la création de valeur et la gestion de l’information. Les leaders sont devenus alertes et un peu geek. Ils ne délaissent plus aux responsables TI le soin d’être technologiques. C’est une composante de leur environnement et travail que de lire, comprendre et intégrer les capacités et ruptures proposées par les nouvelles technologies et les sciences.
3- Des leaders « Open Collaborators«
L’Open Leadership décrit depuis quelques années par Charlene Li continue de se confirmer. L’entreprise n’est plus un lieu auto-suffisant et unicellulaire fermé. L’entreprise est un lieu d’intégration de multiples collaborations internes et externes. Les processus d’innovation se multiplient sous formes de consultation et de projets transversaux, d’incubation, de pépinières, de communautés ouvertes, de portails d’échanges, d’accords de recherche et distribution, de Joint Venture, d’Hackathon, d’API, d’espaces de co-working. Susciter et faciliter les collaborations et l’innovation ouverte accélère les processus de création de valeur, même si elles les complexifient aussi un peu.
3- Des leaders « Game Changers »
Sans voir plus grand ni se préparer à des changements majeurs, l’organisation dort sur ses acquis. Améliorer des processus, des produits, des services, une structure requière une prise de risque, des décisions radicales et des repositionnements. Les leaders intrapreneurs et entrepreneurs ont à nouveau la cote dans un environnement turbulent. Ils sont plus recherchés par les entreprises quand il faut provoquer des ruptures, lancer des projets pilotes audacieux ou quand il faut s’attaquer à des nouveaux marchés, des statuts-quo, des monopoles ou des ordres établis.
4- Des leaders « Fast-Driven«
La vitesse est la principale composante d’un environnement volatile. Sans analyse, consultation, décision et exécution rapide, les organisations les plus inertes et les plus lentes perdent du terrain sur les marchés en croissance et face aux nouvelles attentes des consommateurs. Des hiérarchies plates, des structures orientées projet, des collaborateurs autonomes, des comités restreints, des décisions décentralisées, des méthodes agiles (Scrum, MVP, POC, Growth Hacking, etc.) se mettent en place rapidement dans les organisations. L’expérimentation, le prototypage rapide, les équipes projets et Task Force se multiplient.
5- Des leaders « Critical Thinkers »
Les vagues technologiques successives et multicouches, les partenariats multiples et temporaires, l’Open Innovation, les assemblages scientifiques et technologiques ne font qu’augmenter la complexité. Les leaders qui excellent dans cet environnement rapide et saturé d’informations savent poser les bonnes questions, soupeser la pertinence des informations, mesurer les impacts et les nuances, planifier avec anticipation et exprimer des messages avec subtilité. Les habiletés cognitives ne sont pas encore toutes l’apanage des robots !
6- Des leaders « Consistent Markers«
Plus le monde change, plus le cap sur les objectifs est à maintenir sur des périodes données. Dans la tempête, il faut être agile mais il faut savoir aussi poursuivre un but régulier et précis. Les girouettes épuisent les équipes. Les leaders qui visent un but clair et déterminé sont des jalons, des points de référence, tant au niveau de la vision, de la confiance que de la constance. Ils sont des agents de persévérance. Même s’il est permis d’échouer avec la philosophie « Test, Fail, Learn« , la persévérance et la ténacité demeurent des qualités dans un environnement changeant. Les perturbations qui viennent le plus souvent de l’extérieur sont écoutées et analysées mais celles provoquées en interne sont limitées pour rassurer les collaborateurs et concentrer leur attention. Les leaders deviennent des remparts à la fugacité, à la distraction, au court terme et à la perturbation de certaines menaces externes.
6- Des leaders « Empathy Inducers«
L’écoute et la compréhension intime des clients prend une place centrale dans l’innovation, l’expérience client (UX) et la création de valeur. Alors que la plupart des biens et des services deviennent des commodités, la culture, la relation et l’expérience demeurent des actifs intangibles difficiles à reproduire. On voit de nouvelles pratiques d’écoute des clients avec les Focus Group, leShadowing, le Design Thinking, les Empathy Maps, etc. Avec l’empathie, les relations clients et les relations employés sont meilleures, le sentiment de confiance est plus grand et elle donne plus de satisfaction aux diverses parties. L’empathie contribue à favoriser la sécrétion de l’hormone du bonheur : l’ocytocine !
7- Des leaders « Sense Maker«
Ultime touche à une culture cognitive et digitale, la création et la communication du sens du travail est un facteur de stabilisation et d’engagement des employés. Plus un leader explique la raison et le contexte de certaines actions et décisions, plus ses interlocuteurs sont portés à comprendre l’enjeu et l’importance de son travail. La perte de sens est l’une des plus importante cause de perte de motivation et de désengagement au travail. Dans un environnement troublé, changeant, menaçant et en constante mutation, le stress augmente. Les managers sont les mieux placés pour expliquer la vision, les plans d’action et le sens qu’on leur donne.
8- Des leaders « Ambassadors«
Last but not least, les leaders ont un rôle de communication et de visibilité dans l’espace partenarial et social envahi et saturé de messages, de sollicitations et de possibilités. Comme influenceurs et comme mobilisateurs, les leaders montrent la voie et donnent le ton. L’organisation en réseau est le modèle prévalent dans l’économie du savoir et des services. Elle est composée de communautés internes et externes imbriquées qu’il faut comprendre et stimuler. En adoptant une attitude d’essai, d’ouverture et de partage des nouvelles technologies, les leaders encouragent les autres à valoriser ces comportements. En cherchant à donner du sens et à clarifier les objectifs et la trajectoire, les leaders rassurent et encourage face à inattendu et à l’audace. Les médias sociaux, les réseaux sociaux d’entreprise, les vidéos sont autant de canaux pour véhiculer des messages de changement et de ralliement.
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